Définitions : Ces deux notions sont couramment comprises par rapport au mouvement de l’objet musical : la gamme est horizontale, et l’arpège vertical. Ici nous considèrerons ces deux objets comme horizontaux… Nos définitions de la verticalité et de l’horizontalité se referèrent à deux schémas mentaux musicaux différents.
Horizontalité : L’horizontalité correspond à un schéma mental d’appropriation, d’analyse et de développement du discours musical particulier. Dans la musique indienne c’est par exemple le Raga, avec sa première partie présentant chacune des notes du mode comme un identité propre, et non comme une identité relative à un mouvement par rapport a une autre note. C’est également le schéma mental induit par l’apprentissage des mélodies simples reposant souvent sur une famille de quatre ou cinq sons (la claire fontaine – fais dodo – thêmes africains ) . L’objet musical emblématique de cette notion est le mode, et la gamme. Dans leurs présentations les plus courantes, les notes sont jouées les unes après les autres, ce qui induit cette notion d’horizontalité. La structuration de ce discours horizontal se construit sur l’emploi de cette famille de note associée aux variations d’intervalles et de rythme. L’épisode historique du « Jazz » dit modal, illustré notamment par l’Album « Kind of Blue » de Miles Davis, propose un renouvellement du discours improvisé par un retour à ce fonctionnement.
Verticalité : Ici c’est la cadence, le 2-5-1 par exemple, ou une autre succession d’accords qui illustrent cette notion. Les présentations se réferent obligatoirement à une polyphonie, même lorsqu’elles sont jouées sur un instrument monophonique. Ce qui importe ici c’est le mouvement dans la verticalité, d’un point d’ancrage qui se déplace spacialement à un un autre point d’ancrage, puis à un autre. Le schéma mental d’appropriation, d’analyse et de développement est spécifique. Il nécessite la manipulation d’objets que l’on déplace suivant un processus. Sa genèse est dans le canon et la fugue. JS Bach développe dans son oeuvre ce type de schéma mental. La verticalité est très importante dans l’élaboration du discours improvisé de la planète dite « Jazz », avec notamment, dès les années 1920, Coleman Hawkins, suivis de Lester Young.
Ces deux notions se rejoignent : la verticalité amène la notion de tonalité, discours tonal , qui lui-même s’articule sur une gamme. On le voit le discours musical va utiliser ces deux schémas mentaux. Il est donc important de les developper conjointement.
Utilisation des notions de verticalité et horizontalité :
Classement : Dans les pratiques instrumentales , il est intéressant de classer les objets musicaux dans chacune des deux catégories.
Un travail développant une gamme, un travail d’arpège sur un accord, un travail sur un thême peu modulant, nous sommes dans l’horizontalité
Un travail sur un Turnaround, sur une cadence, sur un thême très modulant, sur un objet musical que l’on déplace suivant un processus spécifique, et nous sommes dans la verticalité.
Strategies de travail :
Dans la verticalité : On a ici a déterminer l’objet à déplacer, et le processus de déplacement.
On peut commencer avec des objets simples du type fragments mélodiques – les 11 premières notes de » j’ai du bon tabac » – gammes pentatoniques, gammes majeures et mineures.
Les processus peuvent être : le cycle des quartes ou quintes, la transposition au ton, la transposition chromatique,
Par exemple : prendre un motif mélodique simple – notre » j’ai du bon tabac « , et le déplacer sur quatre marches du cycle des quintes
Dans l’horizontalité : Mélanges d’intervalles et de rythmes : Bien sur les gammes, que l’on peut classer en plusieurs familles :
Les gammes symétriques :
La gamme chromatique. Elle a l’avantage d’être unique. Une seule à travailler ! Un deuxiême interêt : sa non-appartenance à un discours tonal. Elle développe donc une appropriation des notions d’intervalles hors du contexte tonal. Elle genère des exercices qui peuvent devenir très complexes.
Les gammes par ton. Elles ont l’avantages de n’être que deux. Elles n’induisent pas non plus de discours tonal.
Les gammes ton/demi-ton , ou modes à transposition limités d’Olivier Messian. Elles presentent l’interêt d’induire des couleurs modales bien spécifiques et assez eloignées des gammes majeures ou mineures…Leurs structures à 8 notes donnent des appuis rythmiques originaux : dans un mouvement conjoint en croche par exemple, la structure symétrique est particulierement perceptible par la répétition du même motif mélodique en appui sur le premier temps.
Ces trois familles de gammes symétriques sont importantes à travailler dès le début de l’apprentissage musical, car elles révèlent, par contraste la nature non-symétrique des objets musicaux plus communs , comme la gamme majeure par exemple. Elles permettent de découvrir tous les doigtés de l’instrument. Elles forment l’oreille sur des objets musicaux atonaux. Elles sont peu nombreuses…
Les gammes issues majeures :
Les gammes majeures : La littérature est extremement